Journalisme et médias; leurs enjeux et leurs problèmes

Métro anti-métro?

Le journal Métro, un des deux quotidiens du métro, collectionne les publicités d'automobiles. Pourtant, sa clientèle utilise le transport en commun. Peut-être croient-ils que les usagers du transport en commun n'attendent que de gagner le gros lot pour sortir du trou à rat qu'est le métro? Ou sinon ils tentent une offensive afin de perdre leurs lecteurs, qui seront à ce point séduits par les publicités qu'ils s'achèteront une bagnole polluante? Quoi qu'il en soit, ils ne sont pas seuls à tenter une pareille attaque face à ceux qui utilisent (pas toujours par choix, j'en conviens) les transports en commun.

Dans Métro, de lundi à mercredi, on dénombre 8 pages complètes de publicité de concessionaires automobiles. Lundi et mardi, la page de derrière (backpage) en contient une, alors que les pages centrales du journal de lundi sont consacrées à une publicité automobile.

C'est là qu'on voit que Métro est prêt à tout pour empocher de l'argent et que les publicitaires tirent à boulets rouges sur tout les consommateurs potentiels. Il n'y a même plus moyen de ne pas être sollicité par les publicités automobiles dans les transports en commun. L'industrie automobile constitue d'ailleurs la catégorie d'annonceurs qui ont investi le plus en 2003 au Québec, soit 242 219 986 $, représentant 16,7 % des investissements publicitaires (source : Infopresse, Média 2005. Guide annuel).

Encore plus aberrant : Métro est aidé par la STM, qui distribuait, mercredi de la semaine dernière à la sortie de la station Berri-UQAM, des disques compacts qui nous donnaient la chance de gagner 1 des 4 nouvelles autos de Pontiac. Distribués dans le métro même! C'est à se demander jusqu'où est prête à aller la STM pour faire un peu d'argent. Perdre des usagers dans 1 an pour quelques milliers de dollars maintenant? On voit la vision qu'ont les technocrates qui gèrent ce service public.

Le maire Tremblay a affirmé lors du dépôt de son budget qu'il voulait promouvoir et encourager le transport en commun. Il pourrait mieux s'y prendre. Le budget de la STM a été augmenté de 5 millions de dollars. C'est un début, mais il y a encore du chemin à faire avant de nous libérer de ce harcèlement publicitaire (il y en a même sur mon blogue, désolé, mais il faut payer pour ne pas en avoir!!).

Parlant de harcèlement publicitaire, l'université est devenu un temple publicitaire. L'école, longtemps le dernier refuge exempt de publicité, se fait bouffer par la pieuvre publicitaire et envahir par le secteur privé. Nous devrions suivre l'exemple de la Suède, qui a interdit les publicités destinées aux enfants et qui tente de limiter la publicité dans les institutions publiques. (À ce sujet, vous pouvez lire un texte intéressant de François Brune.)

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