Journalisme et médias; leurs enjeux et leurs problèmes

" Puisque la concentration de la presse n’est pas souhaitable pour la société civile, celle-ci doit et peut l’empêcher. Ou bien les propriétaires reculent volontairement devant la pression de l’opinion publique, ou bien le gouvernement intervient. Il n’y a pas d’autre solution.

" Les propriétaires sèment la confusion sur la question de l’ingérence du gouvernement. Il n’est évidemment pas question de demander que le gouvernement intervienne dans les salles de rédaction, mais qu’il établisse des règles."

Dans le cas présent, il est plutôt question de la convergence, mais la convergence est souvent une cause de la concentration. Un autre joueur intervient dans le règlement du problème : les journalistes, qui sont pourtant au coeur de la nouvelle. L'opinion publique n'a rien fait, certaine qu'elle n'a aucun pouvoir. Souhaitons cette fois-ci qu'elle soutienne les journalistes et se fasse entendre, soit par la voie de lettres ouvertes, de protestations, d'appuis massifs ou, plus radicalement et utopique, d'un boycott.

Il faut réaliser que Quebecor va trop loin et ne pense qu'aux profits de son entreprise. Le cas du Journal de Montréal et de TVA et des magazines en est un de sérieux conflits d'intérêts. Luc Lavoie, le vice-président aux affaires corporatives de Quebecor est crasse à ce sujet : "Le Journal de Montréal est le véhicule promotionnel en tout temps de TVA et vice-versa."

Un peu plus loin : "Je n'y vois rien de répréhensible. Une entité fait la promotion de l'autre. Toutes les publicités de TVA sont dans le Journal de Montréal et toutes les publicités du Journal de Montréal sont à TVA. Et Quebecor ne fait aucune intrusion dans la salle de rédaction du Journal de Montréal."

Tant et aussi longtemps que des patrons de presse auront des mentalités de la sorte, nous serons loin de produire une information de qualité. Le Conseil de presse a l'occasion de créer un précédent dans le dossier de la convergence et de la concentration médiatiques. Déjà amplement critiqué pour son manque d'utilité et de réel pouvoir, le Conseil de presse aura à prendre une décision importante : sanctionner ou non de telles pratiques. S'il ne le fait pas, qui sait où s'en ira la profession journalistique si tout patron de presse peut faire ce qu'il veut, sans égard au droit du public à une information de qualité?